Sculptures...
Brunes, ocres voire mordorées, les sculptures
de Délie Duparc peuvent sembler au spectateur inattentif un admirable
florilège de figures esthétiques.
Il n’en est rien. Chacune d’elles se révèle
un morceau de réalité sublimé par l’art.
Au-delà de la capture d’un instant éphémère
dans une matière tangible, ancrées dans le concret, le
réel, elles relatent à travers leur ronde incessante une
émotion oubliée. Celle de la simple existence, de l’être,
de l’incarnation, en dépit des joies, des peines qu’elles
expriment au premier abord, car elles sont avant tout charnelles.
Avec un message brutal pour l’observateur : le rappel de
son humanité, fragile et sublime à la fois, qu’elle
s’exprime dans le quotidien, dans nos contacts et nos liens, ou
dans une métaphore de l’essence même de la vie.
R. Delvolvé
Dans les paysages de nos absences.
Nous observons ces paysages, mais en quel lieu nous
tenons-nous ?
Coteaux et collines aux couleurs des étés nos horizons
sont rompus, où sont les habitants ?
Nul village, nulle trace de l’homme ici et pourtant il n’y
a aucune absence, aucun abandon.
Nous sommes le paysage, nos regards et nos âmes le peuplent,
le mauve de ces prés est notre sérénité,
le tracé des inclinaisons notre propre penchant.
Pèlerins immobiles nous traversons notre héritage :
dans les champs et sur les pentes le soleil est là,
l’homme est reparti.
Ciel bleu, ciel de lavande, il nous assure, et sur son fond, se dressent
les silhouettes des cyprès, les oliviers à leurs pieds.
Les douceurs des courbes et des ensellements nous disent l’effort
et le travail,
le paysage est une création.
Le rouge rosé des champs est celui de nos émotions, un
blanc barré interrompt la journée.
Le grain du papier porte les reliefs, la perspective est un leurre,
la profondeur du trait a saisi le présent, l’instant d’une
lumière, une éternité de sentiments.
Sur quelques tableaux de Délie Duparc.
JL Matharan
Mars 2015.